Je me retrouve très rapidement a 1400+ (certains feront 1700) et ça me suffit car je ne me sens pas suffisamment en forme pour partir faire les balises éloignées. Les effets de la cortisone commencent a diminuer et je ne me sens pas de jouer avec l'overdrive (que je laisse tendu au ¼ tout le vol) par manque d'énergie. Je vois les ailes se poser au fur et à mesure, éparpillées dans les champs sur le plateau; mises a plat pour le démontage tellement les rafales sont fortes. J'entends que Jean se pose au sommet, puis Pierre un peu plus loin au sud. Je n'entend plus François ni Jean-Yves en fréquence...C'est la première fois que je vole a Millau et je décide d'immortaliser le moment en basculant la caméra en mode photo automatique et de quadriller le périmètre pendant un moment. Mon nez se bouche au fur et à mesure et j'ai de plus de mal à respirer correctement. Après environ 2 heures de vol, je décide qu'il est temps d'aller me poser au sommet où m'attend ma voiture. Je fais une belle approche au dessus de la cuvette qui est à l'est mais je fais l'erreur de faire une branche vent arrière un peu longue et je passe derrière le dernier obstacle, une ligne de téléphone que je n'avais pas repérée et qui longe le champ. Le temps de faire mon dernier virage et j'ai un doute: Le vent de face est si fort que je ne suis pas sur de passer...Je verbalise ma frustration par un 'Merde' bien entendu par les pilotes au sol et dans le doute, je choisis donc de faire demi tour et de me poser en PTI, vent de cul, dans le champ qui se trouve au sud de la route d'accès. J'exécute donc un AGV (attéro a grande vitesse) façons 747 (dixit Raymond). A ce moment, je sais que je vais poser sans pb mais que je vais devoir porter mon aile un bon moment. Le champ est grand mais ça va vite, très vite et je dois quand même tirer sur la barre pour ne pas risquer de manger le terrain que je vais tangenter a haute vitesse pendant un temps certain. A la fin de mon palier, je commence a me relever mais j'hésite a passer aux montants donc je garde une main a la barre. Finalement, le sol défile tellement vite que j'estime plus raisonnable de faire les roulettes. Seulement je suis en short! Je reste donc légèrement en tension au dessus de la speedbar et au moment ou les roulettes touchent, je tends mes jambes en ne laissant trainer que mes baskets pourries! Après un nuage de poussière apparemment impressionnant aux yeux de tous, mon aile s'arrête enfin de rouler. Je m'en sort avec beaucoup de poussière un peu partout et une toute petite piqure a mon égaux de jeune pilote. Comme m'a dit Christian un jour, il vaut mieux faire les roulettes devant tout le monde que faire un montant tout seul ;o) Isa, la mère poule, arrive en courant et m'aide très gentiment a traverser le champs avec l'aile. Des pilotes de l'Atlantique Delta Club (dont Olivier avec qui je discute DHV) me commanditent pour le spectacle (dont je ne suis évidement pas fier), et sur la rapidité de ma prise de décision. Apparemment, j'aurais des bons réflexes! Ma 'connerie' fait le tour et plusieurs pilotes plus jeunes viennent me dire qu'ils n'ont jamais vu qq'un se poser avec autant de vitesse! Tout en leur précisant que j'aurais préféré me poser différemment, je conclue que finalement, bien géré, ça pose pas mal avec un gros vent de cul!
Le temps de plier les ailes, de regarder le dernier pilote atterir et de redescendre au PC installé au Pouncho, nous asssitons tous (ou presque) car il y a quand meme eu quelques bobos) a la remise des prix. L'Atlantique Delta Club gagne la coupe cette année et on attend donc avec impatience de savoir s'ils pourront organiser la CDC 2011...A priori dans les Pyrénées!
Bon vent...Le Phœnix